Le Moulin de Cassel
Pour une exposition commune avec BenL sur le thème de la guerre 14-18, j'ai choisi de présenter le symbole d'une ville stratégique : Cassel et son moulin.
Située au sommet de l’un des monts de Flandre (136 mètres d’altitude), la ville de Cassel occupe une zone stratégique pendant la guerre de 1914-1918. Bien qu’étant une ville de taille modeste, Cassel devient le cœur d’un secteur où de nombreuses infrastructures se mettent en place. Elle accueille aussi de hauts gradés militaires français et britanniques qui coordonnent les actions des armées alliées dans cette zone.
Le 24 octobre 1914, alors que la bataille de l’Yser (17-31 octobre 1914) fait rage, le général Ferdinand Foch (1851-1929) y installe son quartier général. Il est alors chargé de la coordination des armées alliées du Nord. Foch décide de se déplacer vers le nord, alors que les troupes de l’Entente (France, Empires russe et britannique) et celle de l’Alliance (Empires centraux) sont lancées dans la « course à la mer ». Il s’agit du moment où, après l’arrêt de l’avancée allemande lors de la bataille de la Marne, les belligérants repartent vers la Mer du Nord en essayant de se déborder mutuellement.
En choisissant Cassel, Foch souhaite aussi se rapprocher du Grand Quartier Général britannique de Saint-Omer (Pas-de-Calais), alors sous le commandement de Sir John French (1852-1925). Sous la responsabilité de son chef d’état-major, le colonel Weygand, il y a en tout 23 officiers. Une collaboration avec l’armée britannique est rapidement mise en place à l’instigation du général Henry Wilson.
En 1915, un quartier général britannique est à son tour installé à Cassel. Il est commandé par le général Herbert-Charles Plumer (1857-1932). Les témoignages de l’époque évoquent la transformation de l’Hôtel de Ville en un lieu de détention des prisonniers allemands où ceux-ci sont aussi interrogés. Enfin, en novembre 1917, une mission française est à nouveau présente à Cassel.
Pendant toute la guerre, les militaires côtoient donc dans cette ville des civils que la proximité du front n’a pas poussés au départ. Ceux-ci gardent un souvenir ému de la présence de celui qui deviendra le maréchal Foch. Si le souvenir de la présence britannique n’est pas toujours positif, des complicités ont pu voir le jour. Un soldat britannique célèbre a ainsi gardé un vif souvenir de son séjour à Cassel. Il s’agit de William Orpen (1878-1931), artiste peintre dont des œuvres représentant la ville flamande sont aujourd’hui conservées à l’Imperial War Museum (Londres). L’une de ses œuvres témoigne des relations, parfois amicales voire intimes, qu’entretiennent civils et militaires.
Détail du tableau
Peinture acrylique sur toile avec châssis de 50X61cm